Si vous allez dans un village non loin de l’Appalachian Trail au même moment où ses randonneurs (thru hikers) affluent, vous remarquerez probablement les quelques restaurants pris d’assaut. Ensuite, ici et là, d’autres de ses randonneurs assis sur le gazon à dévorer un hamburger géant ou une pizza, format large, en solitaire. L’appétit du randonneur peut être sans fin.
Souvent, en longue randonnée, on mange moins de calories qu’on en brûle et parfois, beaucoup moins. On gère alors sa nourriture afin de bien répartir ses aliments selon ses besoins énergétiques de la journée. Au début, on a souvent faim, mais le corps finit par s’adapter.
Après 5 ou 6 jours de marche, votre cerveau sait qu’il approche de la ville, il commence à vous envoyer des messages ; il veut des croustilles, de la pizza, des boissons gazeuses, des hamburgers, des frites et tous les autres aliments qui se trouvent dans la partie « non recommandée » du guide alimentaire.
Ce phénomène, on le retrouve sur les sentiers de plus de 300 km (14 jours et plus) et il s’accentue de kilomètre en kilomètre, de ville en ville avec les semaines qui passent. Si, après 300 km, on peut engloutir une pizza géante en 12 minutes et 36 secondes, imaginez ce qu’on peut manger après 4 000 km. Alors, on mange de plus en plus et sans arrêt lorsque cela est possible.
Je peux manger tout ce que je veux et… je sais que c’est insuffisant.
Un randonneur sur la Pacific Northwest Trail
Manger!
Pour aider les randonneurs qui font de longues randonnées, il existe un répertoire de tous les buffets « All-You-Can-Eat » le long de l’Appalachian Trail. Sur la Pacific Crest Trail, on retrouve les indications vers le McDonald’s le plus près.
Ce ne sont pas tous les randonneurs qui sont pris d’une envie insatiable de tout manger, mais il ne faut pas être surpris de voir votre appétit décupler si vous vous retrouvez en carence calorique. La saine alimentation peut « prendre le bord » pour être remplacée par des aliments beaucoup moins santé, riches en sel, en sucre et en calories. Ce régime pourrait avoir des effets néfastes sur votre santé. En 2019, un chercheur avait suivi un randonneur en excellente santé sur la PCT afin de connaître les effets d’une mauvaise alimentation en longue randonnée. Si vous ne faites pas attention pendant et après votre randonnée, les conséquences pourraient être assez importantes ; vous pourriez vous retrouver avec des artères obstruées. (Article y faisant référence)
Les solutions
Il n’existe pas de solution miracle. Si vous devez marcher plus de 5 jours en autonomie, vos choix en aliments sont somme toute limités. Quand l’occasion se présente, vous devez manger des produits frais et de qualité pour combler vos besoins en fibres, vitamines et minéraux, plutôt que de simplement vous lancer les yeux fermés dans les bras des grosses calories. Ça ne veut pas dire ne pas du tout en manger, vous en aurez probablement envie/besoin à ce moment-là. De toute façon, simplement mordre dans une tomate devient un plaisir quand ça fait deux semaines qu’on ne mange que des barres tendres et du gruau.
Et après
Vous vous êtes habitué à un régime hautement calorique. Reprendre l’habitude de manger normalement peut sembler simple, mais vous pourriez mettre quelques jours, voire quelques semaines avant de retrouver vos habitudes alimentaires. Si vous avez perdu du poids pendant votre randonnée, votre corps va sûrement faire tout en son pouvoir pour le reprendre… et rapidement.
Alors, il est important de rester actif. Vous ne marcherez peut-être plus 250 000 pas par semaine, mais retourner aux habitudes que vous aviez prises lors de votre préparation d’avant randonnée peut être une bonne solution temporaire.
Mangez ce que vous pouvez, ce que vous voulez, mais mangez pour votre santé.