Le camping d’hiver?

Cet hiver, vous avez le goût de l’aventure et vous voulez profiter de la nature? Pour ceux qui n’ont pas froid aux yeux, peut-être qu’une petite fin de semaine en camping dans ces grands espaces d’une blancheur infini pourrait mettre un peu de piquant.

Cette activité peut vous faire voir d’un œil différent nos forêts et surtout nos nuits hivernales. Vous pourrez faire un petit feu au clair de la lune qui perce les cimes des arbres dénudés de leurs feuilles, suivi d’une longue nuit dans un silence glacial entrecoupé de quelques craquements de branches. Puis au matin, vous vous direz : Je l’ai fait!

C’est évident que vous aurez un peu froid à un moment ou à un autre, c’est l’hiver, mais bien emmitouflé, vous pourrez conserver votre chaleur et profiter pleinement de votre expérience.

Avec le temps, vous pourriez partir quelques nuits en randonnée ou en ski, tels les aventuriers du Grand Nord.

Les connaissances

Il est important de préciser qu’on ne part pas en camping l’hiver, comme ça, sans préparation parce que ça prend un minimum de connaissances et d’équipement, sinon, on se met à risque de faire de l’hypothermie ou de se retrouver dans une fâcheuse situation à manger de la neige. Mais lorsqu’on a la bonne préparation, c’est une activité tout à fait plaisante et sécuritaire.

En ce qui concerne les connaissances à propos du camping en hiver, il faut savoir que c’est totalement différent du camping d’été. D’abord, il faut savoir comment installer son campement, fixer sa tente dans plus d’un mètre de neige folle, allumer un feu, faire ses repas avec les bons outils, gérer le froid, etc. Ensuite, il y a la préparation, l’itinéraire et surtout, la météo.

Pour la sécurité, il faut entre autres savoir quoi faire en cas d’hypothermie. On peut se retrouver avec de l’eau jusqu’aux genoux après que la glace du ruisseau ait cédé lorsqu’on allait récupérer de l’eau. Ça peut arriver à n’importe qui.

Il y a aussi des questions que vous ne vous êtes probablement jamais posées comme : Comment faire sécher son linge dehors, l’hiver? Alors, il est tout à fait possible de faire sécher son linge sur une corde à l’extérieur, l’hiver, mais il séchera plus rapidement si vous le gardez sur vous et que vous fournissez un effort physique. Si vous êtes au repos, il vaut mieux le changer, sinon vous risquez d’avoir froid.

Plusieurs informations sont disponibles sur YouTube, mais une formation d’initiation au camping d’hiver est une excellente façon d’acquérir les connaissances et l’expérience en toute sécurité.  Nous avons répertorié deux écoles : près de Montréal, La Liberté Nord-Sud donne une formation de deux jours à la montagne d’Argent et près de Québec, Quatre Natures donne une formation au parc de la Jacques-Cartier.

L’équipement

Si vous vouliez voyager léger, c’est raté! Tout est un peu plus gros et plus pesant, beaucoup plus pesant, en hiver. Selon la température, vous pourriez avoir besoin d’un sac à dos entre 60l et 80l. Aussi, l’équipement pour l’hiver est souvent plus dispendieux.

Les produits présentés ne le sont qu’à titre d’exemples et les liens vers les masgasins MEC et REI sont des références puisque leurs sites permettent de faire un tri efficace des produits.

La tente 

Une des différences entre une tente d’été et une tente d’hiver est l’aération. Dans une tente quatre saisons (ou d’hiver), il est possible de refermer toutes les ouvertures. Il n’y a aucune isolation, mais le fait qu’il n’y ait pas de circulation d’air fait une grande différence dans la gestion du froid. Aussi, il faut avoir une tente qui peut supporter un certain poids. Voir le toit de sa tente s’effondrer au milieu de la nuit parce que 20 cm de neige y sont soudainement tombés, ce n’est pas très plaisant.

On peut avoir recours à des piquets plus larges pour une meilleure fixation, les petits piquets ronds sont moins stables dans la neige. Il faut aussi penser à apporter un marteau parce que si l’on atteint le sol, il sera gelé.

Pour une tente 2 places 4 saisons, les prix vont débuter aux alentours de 400$ (pour un poids de plus de 3kg).

Le sac de couchage 

Les nuits d’hiver, il fait froid : -10, -20, -30… peut-être -40. Vous n’aurez peut-être pas envie de partir à -40, mais c’est tout de même possible de le faire. Pour ne pas prendre de risque, il faut choisir son sac de couchage 10 degrés plus bas que la température annoncée. Donc, pour une nuit à -10, il faudrait avoir un -20 parce qu’il peut faire plus froid que prévu, mais aussi parce que -20, c’est la limite de ses capacités.

Pour un sac de couchage -20, les prix vont débuter autour de 300$ (pour un poids de plus de 1,3kg).

Le matelas de sol

Notre article sur les matelas de sol explique son fonctionnement. Si un tapis de sol d’été a une valeur R autour de 2, un tapis de sol d’hiver aura au minimum une valeur R4 et vous pourrez en trouver jusqu’à environ R8. Vous pouvez toujours prendre deux tapis R2 pour faire un R4, mais cela veut aussi dire qu’un R4 est deux fois plus gros et deux fois plus lourd qu’un R2. On n’est pas dans le léger.

Les prix varient entre 100$ et 300$ selon le type de matelas, le poids (entre 500g et 2kg) et la valeur R.

La pelle

Parce qu’il faut bien dégager l’espace nécessaire pour installer la tente et allumer un feu, la pelle rétractable est très pratique. Évidemment, cela ajoutera du poids à votre sac à dos.

Le reste

À cela, on doit encore ajouter tous les vêtements et l’équipement. Certaines marques ou certains modèles sont plus ou moins appropriés pour l’hiver. Exemple : un filtre à eau n’est pas recommandé, il vaut mieux faire bouillir son eau ou utiliser un traitement en capsules.

L’expérience

On ne part pas comme ça dans le bois. Comme nous l’avons mentionné plus tôt, il est possible de suivre une formation afin d’apprendre tous les rudiments de façon sécuritaire et encadrée.

Si vous voulez apprendre par vous-même, il vaut mieux faire vos premières expériences dans un endroit sécuritaire comme sur votre terrain, sur un site aménagé ou à un endroit où vous pourrez trouver refuge facilement pour vous réchauffer. Aussi, il vaut mieux débuter avec des températures plus douces (entre 0 et -10) afin de bien maîtriser votre matériel et d’acquérir de l’expérience.

Faire du camping d’hiver en duo ou en groupe est toujours une bonne idée!

Et on fait ça où?

Nous n’avons pas dressé une liste exhaustive des sites puisque l’information n’est pas toujours disponible en ligne, mais voici quelques pistes pour vous donner des idées.

Le Parc national de la Mauricie et une dizaine de parcs de la SEPAQ permettent d’y faire du camping d’hiver, du Parc national de la Gaspésie à celui d’Oka, le choix est assez vaste. Certains permettent même d’en faire en arrière-pays, comme celui des Monts-Valin, mais vous allez devoir fournir un « CV » pour démontrer votre expérience afin d’éviter de vous retrouver dans une situation critique.

Plusieurs parcs régionaux offrent des sites aménagés ou pas, comme ceux de la Rivière Gentilly, du Massif du Sud ou encore du Mont-Ham. La liste est longue, alors nous vous suggérons de vérifier auprès de celui qui vous intéresse.

Certaines ZEC, comme le Mont Gosford, vous permettent de faire du camping n’importe où sur son territoire. Puisque ces endroits sont souvent reculés et que le système cellulaire ne fonctionne pas, il est préférable d’avoir un système de communication satellite en cas d’urgence.

Il existe quelques terrains de camping ouverts à l’année, dont certains vous offrent l’opportunité d’installer votre tente. Notez que la liste ne semble pas être à jour. Certains ne semblent pas offrir réellement la possibilité d’y faire du camping (à vous de vérifier), mais d’autres vous l’offre expressément comme le camping de la Pointe ou le camping du domaine Lausanne .

Enfin, il y a les terres du domaine public où vous pouvez planter votre tente où bon vous semble, mais où il n’y a aucun service.