Le brûleur : un choix très important dans votre sac à dos

On peut penser que la tente, le sac à dos ou le sac de couchage sont les éléments les plus importants, mais en fait, c’est le brûleur qui va définir une grande part de votre équipement. Vous vous êtes déjà probablement posé la question suivante : « Qu’est-ce que je vais manger pendant les trois prochains jours? » Cette question semble assez simple, mais quand on y réfléchit un peu, elle est primordiale. Comme nous le décrivons dans notre guide, il y a trois grands types d’alimentation en randonnée : sans cuisson, déshydratée/lyophilisée et avec cuisson. Choisir le type qui vous convient vous mettra déjà sur la piste de la catégorie de brûleur dont vous aurez besoin.

Sans cuisson 

La philosophie « ultralight » à son extrême, c’est-à-dire qu’on base son alimentation sur des aliments non cuits. Par exemple : noix, chocolat, poudre protéinique, jerky, beurre d’arachides, fruits déshydratés, etc. Ce type d’alimentation ne nécessite pas de brûleur, donc on économise le poids de celui-ci et de sa cartouche de gaz, mais aussi de l’eau nécessaire à la préparation d’un repas, ainsi que de tout le matériel de cuisson. On économise en espace dans le sac à dos, mais aussi en poids, parce qu’il n’y a rien de plus léger que ce que l’on n’a pas. Ce type d’alimentation un peu extrême est surtout prisé par les randonneurs aguerris qui se connaissent extrêmement bien, puisque si l’on ne calcule pas bien ses portions, cela peut rapidement devenir un gros problème.

Déshydratée/lyophilisée 

Le principe est de faire bouillir de l’eau, de l’ajouter à son repas et d’attendre. On ne reviendra pas sur notre comparatif du macaroni au fromage, mais il existe une quantité infinie de repas possibles avec cette technique. La vaste gamme de produits lyophilisés de Happy Yak, un produit du Québec, démontre le potentiel de ce type de repas. Il est aussi possible de faire des repas à partir d’aliments déshydratés que l’on fait soi-même ou de préparations que l’on achète en épicerie comme le fameux macaroni au fromage, le couscous ou le riz étuvé. On peut aussi penser au gruau, au café matinal ou à un thé réconfortant la soirée d’un jour pluvieux ; l’eau chaude peut avoir des vertus réconfortantes. Ce type de cuisson est la plus répandue en longue randonnée, c’est un excellent compromis en matière de poids et de diversité d’alimentation.

Avec cuisson 

Quand on veut manger un repas préparé sur place en bonne quantité avec un chaudron, des ustensiles de cuisine et un gros brûleur. On va privilégier ce type de repas lorsqu’on est en groupe afin de partager le poids de tout ce qui est nécessaire entre les membres du groupe. On va aussi partager le repas, donc il faut bien connaître les gens avec qui l’on voyage et bien définir ses besoins. Ne pas préparer assez de nourriture peut amener du mécontentement. À l’inverse, en préparer trop est une dépense d’énergie inutile en plus de devoir traîner les surplus. Plusieurs randonneurs préfèrent les repas déshydratés ou lyophilisés pour leur simplicité. Le coût de ces repas peut être à considérer. Si votre voyage ne dure que quelques jours, cet aspect est moins important, mais si vous partez pour une randonnée de deux ou trois mois, cela peut représenter un coût important. Alors, une alternance entre les repas déshydratés, lyophilisés et sans cuisson peut s’avérer une bonne idée.

Revenons au sujet de cet article : les brûleurs ou plutôt… les carburants

D’abord, nous ne traiterons pas des brûleurs qui utilisent des copeaux de bois, du kérosène ou du gel alcoolisé inflammable. Bien qu’ils semblent être de bonnes idées, les carburants liquides sont proscrits dans plusieurs parcs nationaux dans le monde pour les risques d’incendie qu’ils représentent. L’utilisation de copeaux de bois ne peut pas être permise quand il y a des restrictions/interdictions pour les feux extérieurs. Le gel alcoolisé inflammable, quant à lui, n’est pas vraiment efficace ; trente minutes à attendre pour boire un petit café, c’est long.

Aujourd’hui, le standard qui est accepté pratiquement partout est la cartouche d’isobutane, un mélange de butane et de propane. Ses avantages sont ses capacités énergétiques et son poids plutôt léger par rapport aux autres combustibles. Ce gaz est considéré comme non toxique, mais il n’est pas pour autant recommandé de cuisiner dans la tente. En effet, les odeurs peuvent attirer des animaux indésirables et elles peuvent être persistantes les jours suivants. Les inconvénients de l’isobutane sont les cartouches en elles-mêmes, la température et l’altitude. Il existe plusieurs formats de cartouches. Elles peuvent représenter un poids important, mais aussi un déchet que l’on peut avoir à transporter plusieurs jours. Elles fonctionnent très bien jusqu’à une température de -10°C et il est possible de la réchauffer pour toujours obtenir de bons résultats, mais si l’on doit faire cela avant chaque utilisation, ça peut rapidement devenir pénible. Également, la raréfaction de l’oxygène en altitude peut diminuer l’efficacité du brûleur (on peut lire sur divers sites qu’il est possible de les utiliser jusqu’à une altitude de 7900m). Comme le point d’ébullition diminue avec l’altitude (90°C à 3000m, 73°C à 8000m), le temps pour l’atteindre s’en trouve réduit.

Les brûleurs, les brûleurs, les brûleurs!

Il y a quelques marques qui se distinguent dans les brûleurs, comme MSR et Jetboil qui ont des produits très performants et de très grande qualité. Ajoutons GSI qui possède un petit brûleur intéressant que nous avons comparé au BRS-3000T et Primus qui persévère avec les « gros » brûleurs résistants. Il existe aussi une vaste gamme de produits ultralégers offerts sur Amazon. Parmi ces derniers, le BRS-3000T. Même si ce type de produit est utilisé par plusieurs personnes en longue randonnée, nous avons conclu lors de nos tests qu’il était moins efficace énergétiquement. Notez qu’utiliser un récipient en titane pour faire de la cuisson (autre que de l’eau) peut être problématique, car la nourriture y colle facilement et son nettoyage peut représenter un défi en randonnée. Nous avons retenu trois types de produits intéressants :

Très légers

Ce sont de petits brûleurs. On les utilise avec une tasse ou une gamelle pour faire bouillir de l’eau ou cuire des aliments. Ils sont parfaits pour une ou deux personnes, mais ils peuvent être instables si les quantités sont trop importantes. Les Pocket Rocket 2 & Pocket Rocket Deluxe ont des fiches techniques relativement similaires pour faire bouillir un litre d’eau. L’avantage du « Deluxe » est son système d’allumage. Pour faire bouillir de l’eau, il est possible de le faire directement dans sa tasse en métal, de préférence en titane ou en inox. Il est possible de les utiliser pour la cuisson avec une petite casserole. Jetboil a un système similaire, le Mighty Mo, un peu plus pesant, mais plus performant.

Ensemble

Les ensembles comprennent le brûleur et un récipient (généralement en titane) qui se fixe sur celui-ci. Ils sont très performants et leur conception offre d’excellents résultats même avec de forts vents. La marque Jetboil est tout indiquée dans cette catégorie avec les modèles Flash, Java, MiniMo, etc. Ils pèsent aux alentours de 400g, ce qui peut paraître beaucoup, mais pour des ensembles stables et sécuritaires, ils offrent une alternative très intéressante. Il y a aussi le réchaud MSR WindBurner avec un système similaire à celui de Jetboil, mais il est plus dispendieux, alors sa principale caractéristique – sa résistance aux vents – doit être un critère majeur dans votre choix.

 Groupe

Il s’agit de brûleurs servant à faire bouillir une grande quantité d’eau, mais aussi offrant une stabilité pour une gamelle afin de faire de la cuisson. Le réchaud MSR WindBurner Group et le Jetboil Sumo Cooking System offrent un grand volume (1.8L) pour faire bouillir une grande quantité d’eau ou pour faire cuire des aliments. Ils s’adressent aux groupes de quatre personnes et plus. Le Classic Trail de Primus a un large rayon de combustion contrairement à une petite zone centrale, ce qui permet d’avoir une cuisson plus uniforme dans une gamelle.

À vous de faire votre choix

Un brûleur bien entretenu comme recommandé par son fabricant peut vous durer toute la vie. Il est important de bien le choisir afin de ne pas regretter votre choix. Vous ne devez pas avoir peur d’investir quelques dollars de plus si cela peut vous éviter d’en acheter un autre quelques années plus tard. Comme mentionné précédemment, il y a aussi le BRS-3000T, le Crux d’Optimus, le Pinnacle de GSI, etc. Nous vous invitons à visiter la page de Cleverhike pour un comparatif et une description exhaustive de plusieurs modèles.