En longue randonnée, une règle très importante est la planification. Si vous voyagez seul, c’est encore plus important, car vous ne pouvez compter que sur vous-même, donc si vous n’êtes pas prêt à faire face à toutes les situations, qui le sera?
Lors de chacune de mes planifications, je m’installe avec l’ensemble de mes cartes et je refais tout le sentier. Je sélectionne les meilleurs endroits où dormir, je calcule les dénivelés, je repère les sources d’eau, je calcule mes réserves de nourriture tout en sachant pertinemment que je ne respecterai pas la planification prévue. Alors, pourquoi me donner tant de mal? Principalement pour la sécurité. Quand j’ai fait ma planification pour mon aventure sur la Continental Divide Trail, j’ai appris à connaître l’environnement où je me retrouverai et cela m’a permis de visualiser le sentier. C’est extrêmement rassurant, car je sais où je risque d’avoir des difficultés et je peux aussi anticiper les dangers. Ainsi, je suis en mesure de prévoir des alternatives et d’improviser afin de faire face aux imprévus.
Dans l’article « Les cartes : votre meilleur compagnon », nous rappelons qu’il faut toujours avoir une version papier de son itinéraire, car un appareil électronique peut briser facilement et souvent au « pire moment ». Alors, j’apporte toujours des cartes imprimées recto-verso avec une échelle réduite. Elles me sont très pratiques, puisque le soir venu, je regarde toujours ce que je dois « affronter » le lendemain.
Ensuite, avec l’itinéraire défini, on peut créer son tableau dans Excel. On peut ainsi s’assurer de bien respecter ses limites en distance et en dénivelé, gérer correctement ses ravitaillements et surtout, savoir quand on aura accès à une douche. Si vous regardez le tableau qui suit, je prends soin de respecter mes limites pour « Les trois premiers jours en randonnée ». La première journée est un peu plus courte que mes 32km prévus en moyenne quotidiennement, la 2e est plutôt facile, avec seulement 272m de dénivelé positif, et le 3e jour, je vais marcher une bonne partie de la journée dans un chemin forestier. Donc, le vrai défi va commencer le 4e jour.
Ma limite est d’environ 32km (20 miles) par jour avec 1500m de dénivelé. J’ai déjà fait des journées de 50km ou de 2900m de dénivelé, mais je sais que j’ai besoin de récupérer un peu après. Donc, vous pouvez constater qu’en général, lorsque je dépasse ma limite de 32km / 1500m / jour, le lendemain, je tente de faire une plus petite journée. Quelquefois, on n’a pas le choix de se dépasser puisque la topographie de la montagne ne permet pas d’établir de camp ou parce qu’il n’y a pas de point d’eau.
Voici mon tableau pour cette aventure. Je vous invite à lire « Créez votre itinéraire » pour créer le vôtre.
Je n’ai pas prévu de « 0 day » ou de journée de congé, mais si je prends du retard, il y a quatre jours que je peux retrancher à la fin et ainsi rentrer à temps pour mon vol de retour.
En plus de ces tableaux, j’ai créé tous les tracés GPX nécessaires pour la randonnée et aussi ceux qui serviraient à éviter les potentielles situations dangereuses. Nous expliquons comment faire dans l’article « Planifiez votre itinéraire avec un GPX ». De cette façon, je pourrai visualiser les options possibles sur le sentier et modifier mon itinéraire en conséquence sur mon application préférée.
Aujourd’hui, j’ai fait et refait plusieurs fois le sentier dans ma tête. Ses paysages me sont encore inconnus et je sais que je serai par moments exténué, mais je suis prêt pour l’aventure.